Outre son terreau idéologique on ne peut plus discutable, le Choix de l’école est une association bonne à précariser les jeunes gens, en leur proposant à coups de publications sponsorisées Facebook une « expérience unique » d’enseignant en REP, vendu comme un rôle de « pourfendeur » des inégalités sociales. La réalité ? Après 4 semaines (obligatoires !) d’université d’été dans le 93 et des formations à la vie du collège sous forme de « crash-course », vous êtes catapulté comme contractuel, à enseigner à des classes de 5e ou 4e (sans enjeu, donc), et en étant – bien sûr – prié de minorer vos exigences académiques car « faudrait pas brusquer les bambins, tout de même ». Tout ça pour se retrouver à faire des heures sup’, après les 18 heures de cours déjà éreintantes, pour arrondir les fins de mois qui dépassent rarement les 2000 euros mensuels. Suffisant pour vivre ? Que nenni ! Heureusement que les enseignants sont recrutés parmi les rejetons de la bourgeoisie bien-pensante (très peu de minorités visibles, et ce même pendant les épreuves d’admissibilité), dont les subventions parentales peuvent sans problème pallier le manque à gagner pendant les deux ans imposés du programme. Les critères de sélection, pour faire « partie de l’aventure » ? Portez-vous candidat en remplissant un bête formulaire sans faute d’orthographe (c’est apparemment leur seul critère), en évitant à tout prix de louer le bien-fondé des réformes Blanquer ou de défendre les méthodes pédagogiques fondées sur un semblant d’autorité. Et pas besoin de savoir parler anglais sans accent franchouillard, ou même d’avoir étudié les maths après le bac : tant que vous vous montrez lénifiant et avez la gueule de l’emploi, vous serez pris !